Parcourir Etosha en trois jours
Nous arrivons au nord de notre boucle namibienne qui a débuté par le Kalahari à l’est puis Sesriem et la côte à l’ouest. Après plusieurs jours dans des paysages fantastiques, il est temps de consacrer deux jours complets à la faune du pays, avec le renommé parc d’Etosha.
Lire notre billet précédent : De Brandberg à GrootbergPour avoir un aperçu de notre voyage en Namibie dans son ensemble, cliquez ici. 🙂
Première incursion dans la réserve d’Etosha
Nous avons dormi comme des bébés dans le très beau Grootberg Lodge et après un excellent petit-dèjeuner nous nous mettons en route pour Etosha. Nous avons presque trois heures de route mais nous espérons pouvoir passer la fin de l’après-midi dans le parc. Nous avons réservé un hôtel à l’entrée sud, près de la porte Anderson. La route de piste au départ de Grootberg laisse finalement place au bout d’une heure à une belle route d’asphalte. Quel confort ! 😎
Nous arrivons donc vers 13h à la porte Anderson et nous faisons la queue pour entrer. Il faut remplir un papier avec les informations du véhicule et du conducteur à la porte, mais on paye le droit d’entrée du parc au camp le plus proche : ici, c’est le camp d’Okaukuejo. Attention, ces procédures peuvent prendre du temps, surtout quand il y a la queue, d’où l’intérêt de dormir dans les camps à l’intérieur du parc pour éviter de les faire chaque jour, même si l’hébergement dans le parc est d’un moins bon rapport qualité-prix qu’à l’extérieur. En plus, vous pourrez ainsi faire des safaris guidés au lever ou au coucher du soleil, alors que les portes du parc sont encore fermées.
Dans le parc, plus de bitume, nous avons droit à beaucoup de tôle « ondulée ». Surtout, il faut rouler à 30 km/h maximum pour des raisons de sécurité. Attention donc à bien calculer le temps de trajet pour aller d’un point à un autre car même si les distance sont courtes, on roule lentement et on s’arrête souvent pour admirer les animaux, prendre des photos, etc.
La réserve d’Etosha est un parc de 22 270 km2. C’est le sixième plus grand parc national d’Afrique, et le plus important et connu de Namibie ! Dans cette région du pays, c’est donc tout un pan de nature qui est préservé pour les animaux. Etosha est très étiré d’est en ouest, avec quatre camps principaux et deux camps secondaires. Il y a assez peu de routes mais on trouve de nombreux points d’eaux dispersés le long des routes et parfois même juste à côté des camps. Pour voir les animaux, il faut surtout aller aux points d’eau et attendre patiemment. Autour d’Etosha, vous trouverez de nombreuses réserves privées, parfois immenses.
Juste quelques dizaines de mètres après avoir passé la porte, nous tombons nez à nez avec un beau koudou 🦌, une espèce d’antilope, tranquillement au bord de la route ! Un peu plus loin nous croisons des zèbres et des springboks. C’est toujours aussi magique ! Même après avoir parcouru le Kruger park en Afrique du Sud, nous ressentons toujours autant d’excitation à l’idée de croiser « par hasard » ces animaux sauvages.
Le parc tire son nom du « pan d’Etosha », une saline d’environ 5 000 km2, aujourd’hui asséchée.
Nos premiers animaux croisés juste après la porte Anderson : un koudou mâle avec ses belles cornes et la femelle
En arrivant au camp d’Okaukuejo, nous payons nos billet d’entrée (compter 80 N$ par jour et par adulte, et 10 N$ pour le véhicule) et nous en profitons pour faire une pause café et faire quelques emplettes, notamment acheter des cartes postales. Ce camp, central, est le plus grand du parc et on y trouve même une station essence. Il y a un très beau point d’eau, bien éclairé, qui permet d’admirer les animaux jusqu’à tard. Certains hébergements donnent juste devant ce point d’eau que l’on peut admirer depuis une petite terrasse.
Dans les alentours d’Okaukuejo, de nombreux herbivores visibles en pleine journée : oryx, zèbres, sprinkbogs, gnous, bubales roux…
Nous roulons tranquillement en direction du camp d’Okaukuejo et nous voyons des outardes, ces grand oiseaux qui se baladent souvent en couple ! Un peu plus loin, il y a encore d’autres koudous et des zèbres, et puis un éléphant qui nous parait bien plus impressionnant que les éléphants du Damaraland. Cette fois-ci, c’est un éléphant de savane 🐘. Les zèbres sont vraiment très nombreux et forment des troupeaux avec beaucoup de bébés.
Un éléphant de savane bien volumineux !
Nous faisons quelques détours sur les pistes aux alentours du camp, en direction d’Olifantsbad, avant la fermeture. Nous croisons beaucoup de gnous et des bubales roux, une autre espèce d’antilope, mais aussi des oryx. On croise également des autruches, males et femelles, ainsi que des chacals à chabraque 🦊.
Une outarde, à ne pas confondre avec une autruche, et un joli chacal à chabraque
Au niveau du petit étang d’Okaukuejo, c’est en fait toute une famille de girafes qui vient s’abreuver en fin de journée.
Nous nous acheminons tranquillement vers la sortie du parc quand tout à coup, nous apercevons un grosse masse sombre dans la brousse : un rhinocéros ! Malheureusement, celui-ci se contente surtout de nous montrer son postérieur, dommage. En tout cas, pour une première sortie dans le parc sur quelques heures, c’est déjà un festival ! 😄
Ce soir, nous dormons à Etosha Village, situé à quelques kilomètre de la « Anderson Gate », en pleine nature avec des antilopes dans le domaine. On profite rapidement de la piscine avant un bon dîner.
Direction Dolomite camp
Ce matin, nous nous sommes levés tôt car nous espérons profiter des premières lueurs du jour et de la fraicheur pour voir davantage d’animaux. Nous perdons plus de 30 minutes à la porte Anderson. Ensuite nous prenons la direction de l’ouest du camp car nous dormons le soir au camp situé tout à l’ouest : Dolomite Camp.
Nous roulons tranquillement et nous arrêtons régulièrement à chaque point d’eau. On voit de nombreux zèbres, sprinboks, éléphants ou encore oryx.
Il y a foule au point d’eau ! 😸
Plus à l’ouest, le paysage est assez plat et monotone mais on distingue bien les différents animaux. Nous apercevons aussi un premier steenbok. En revanche, la route, très « tape-cul », est vraiment pénible.
Un autre chacal, une jolie girafe et un élégant steenbok
En arrivant près de Dolomite, nous décidons de suivre une boucle qui part encore plus vers l’ouest, aux confins du parc. C’est une piste très cabossée avec des passages vraiment difficiles. Nous ne croisons personne… jusqu’au moment où nous tombons nez à nez avec un groupe de 3 rhinocéros !
Apeurés par le bruit de notre véhicule, les trois rhinocéros partent en courant…
Finalement, en fin de journée, nous voyons des impalas à tête noire, très rares ici en Namibie.
Le gracieux impala à tête noir et un jeune koudou mâle
Puis, vers la fin de la boucle, nous admirons pour la première fois le zèbre des montagnes ! En effet, il existe deux espèces de zèbre : le zèbre des plaines (ou zèbre commun) et le zèbre des montagnes, beaucoup plus rare. Le zèbre des montagnes n’a que des rayures pleines ce qui lui donne un aspect plus foncé.
Le zèbre commun, à gauche, et le fameux zèbre des montagnes, à droite : vous remarquez la différence de rayure ? 🦓
Finalement, ces 2h de petite route valaient vraiment la peine car c’est la seule zone du parc où se trouvent les zèbres des montagnes ! 😊
Le camp de Dolomite possède une très belle piscine à débordement avec une vue plongeante sur la vallée. Nous avons pu voir des girafes 🦒 se balader depuis notre tente. L’emplacement est superbe. C’est un camp assez intimiste et qui se veut plutôt haut de gamme mais l’accueil est assez décevant. A noter qu’il est déconseillé de sortir de sa tente la nuit car il n’y a pas de barrière et des lions rodent dans les alentours… 😨
On trouve aussi des bestioles plus petites dans Etosha, comme cet écureuil de terre du Cap, ce phacochère ou encore ce daman du cap, rencontré au camp de Dolomite
La magnifique piscine à débordement sur la savane du camp DolomiteNous avons réservé un « morning drive » pour notre matin à Dolomite. Notre chauffeur vient donc nous chercher à l’aube avec des couvertures. Il fait un froid glacial ! La voiturette est ouverte et le vent nous gifle le visage. La première heure est assez décevante car on ne trouve aucun animal au point d’eau. Nous voyons finalement un rhinocéros au loin et quelques petites antilopes. Nous sommes assez déçus en rentrant vers le camp. Notre guide-chauffeur sort alors de la route pour prendre une piste interdite au public et s’approcher du point d’eau en contre-bas de Dolomite. Et là, quelle surprise ! Trois jeunes lions mâles rentrent tranquillement, ils viennent juste de s’abreuver. Nous sommes tout proches et pouvons vraiment les admirer de longues minutes !
Notre belle rencontre du matin : trois jeunes lions mâles 🦁
Encore tout ébahis par les lions, nous rentrons prendre notre petit-déjeuner à Dolomite avant de plier bagage. Nous avons une journée complète pour traverser le camp d’ouest en est afin d’arriver à Namutoni, le camp situé le plus à l’est, avant la nuit. Ce trajet nous donne encore de nombreuses occasions de nous émerveiller au gré des rencontres !
La famille Bubale roux, et à droite un steenbok
L’eau est essentielle pour la survie des animaux. C’est donc là que vous en verrez le plus. A droite, ce ne sont pas des rochers mais… des éléphants qui prennent un bain !
Vers Namutoni en passant par Etosha pan
La route entre Dolomite et Namutoni est bien longue mais on profite à fond de tous les animaux du parc : toujours beaucoup de zèbres, de gnous. On longe le pan d’Etosha où se trouve un bubale et un éléphant solitaire.
Deux (vieux ?) éléphants solitaires parcourent les immenses plaines d’Etosha
On s’arrête faire une pause au camp d’Halali, qui est bien calme en milieu de journée. Nous croisons assez peu d’animaux même si en fin de journée nous avons droit à un paysage de carte postale : éléphants, girafes et zèbres ensemble au point d’eau, sous les chaudes couleurs de crépuscule ! Nous passons sur les rives du « pan », la gigantesque cuvette asséchée. En saison des pluies, elle peut se remplir d’eau, ce qui est fait un immense marais salant.
A Namutoni, nos chalets sont immenses et les lits confortables. En revanche, le « restaurant » est très décevant. Il manque la moitié des plats inscrits sur la carte et le service catastrophique. Le camp est très aéré et il y a un point d’eau bien éclairé pour observer d’éventuelles bêtes la nuit. En revanche, il y avait très peu d’eau lors de notre passage.
Le pan d’Etosha s’étend à perte de vue ! A droite, on voit que nous ne sommes pas seuls ici… serait-ce une empreinte de lion ?? 😱
Un soir, nous rencontrons un petit girafon qui apprend à boire. Pas facile car il faut écarter suffisamment les pattes pour que son long cou arrive jusqu’à l’eau. Heureusement, les parents veillent pour s’assurer qu’il n’y ait pas de prédateurs !
C’est déjà notre dernier matin à Etosha. Nous avons prévu de passer encore 3h dans le parc au niveau des points d’eau de Namutoni, mais ensuite nous devrons filer sur la route B1 en direction de Tsumeb car nous avons rendez-vous pour notre test PCR… En arrivant au point d’eau, il y a déjà quelques voitures arrêtées, serait-ce un bon présage ? On s’arrête et on coupe le moteur, et on attend quelques minutes. Quelle ne fut pas alors notre surprise quand on devine un fauve entre les arbres qui avance nonchalamment : c’est une lionne ! Elle a une démarche tranquille, et se pose calmement au bord de l’eau pour boire. Quel spectacle ! On est captivé, et on dirait que tous les visiteurs retiennent leur souffle. Tel un gros chat elle s’étire, prend son temps et repart aussi tranquillement qu’elle est venue. C’est vraiment la reine de la savane. Quand un lion ou une lionne est dans les parages, les autres animaux se cachent. 🙈
La reine de la savane va s’abreuver ce matin
On ne se lasse pas de l’admirer 🤗
Nous finissons notre découverte d’Etosha par une piste appelée le « dik dik trail », le dik-dik étant la plus petite des antilopes. Eh bien, cette piste porte bien son nom : nous voyons une petite dizaine de dik-dik en quelques minutes alors que cette antilope est normalement rare et difficile à voir. Nous nous sentons chanceux en repartant vers la porte Van Lindequist : quelle apothéose pour cette dernière matinée !
A gauche, un bel un impala à tête noir , puis le fameux dik-dik. On voit bien la différence de taille !
Notre conclusion sur le parc d’Etosha :
Trois jours dans le parc est clairement un minimum pour en profiter pleinement. Pour éviter de passer deux fois au même endroit, on conseille de faire le parc d’ouest en est en entrant par la porte Galton et en sortant par la porte Von Lindequist, ou bien dans l’autre sens selon votre trajet.
Nous n’avons pas pu nous empêcher de comparer Etosha avec le parc Kruger en Afrique du Sud. La faune et la flore sont assez différentes mais Etosha est beaucoup moins varié car le paysage est quasiment le même partout, à part dans la partie ouest. On sent aussi un plus d’amateurisme à Etosha : le service plus que moyen dans les camps, les guides qui sont surtout des chauffeurs et n’ont pas de jumelles ou de lampes torches, etc.
Voici un plan de notre parcours durant notre safari :
Où dormir ? 💤
Dormir dans le camp est clairement le meilleur moyen de profiter de la faune extraordinaire d’Etosha, car vous verrez plus d’animaux en début et en fin de journée, quand il fait frais. En journée, beaucoup d’animaux dorment à l’ombre des arbres et sont donc difficiles à voir. Surtout, si vous restez plusieurs nuits (hautement recommandé) cela vous évitera de perdre du temps aux portes. En revanche les hébergements dans les camps ne sont pas de très bonne qualité. Ils sont assez mal entretenus (nous avions par exemple une souris morte au milieu de notre chambre…) et l’accueil est le plus mauvais que nous avons eu en Namibie. Ils sont néanmoins très demandés, veillez donc à les réserver suffisamment en amont.
A l’extérieur, à proximité du parc, il y a une offre assez large d’hébergements très confortables et très bien tenus parmi lesquels :
- Porte sud : le luxueux Ongava Lodge (autour de 600 euros la nuit…) ou bien Etosha Village, plus abordable (170 euros pour une chambre double)
- Porte nord : le Etosha King Nehale (autour de 270 euros)
- Porte est : le Mushara Lodge (compter 300 euros)
Voici nos avis sur … :
« Etosha Village est au milieu d’un espace arboré où vivent des antilopes que l’on peut croiser librement ! Très belle piscine et accueil chaleureux. Les villas sont immenses et très confortables. Bon dîner, en revanche le petit-déjeuner n’était pas prêt à l’heure et cela nous a mis en retard pour l’entrée dans le parc. Très bien pour le reste. »
Dolomite :
« On y vient surtout pour la vue superbe depuis les chambres sur les animaux. Attention car toutes les tentes ne donnent pas sur le plan d’eau. La piscine est magnifique. Les tentes sont plutôt jolies mais l’entretien n’est pas fait. En fait le staff de NWR est en général assez mauvais. Pas d’accueil, pas de service, repas très médiocre, petit-déjeuner sans thé, etc. Et on a trouvé une souris morte dans notre chambre… En comparaison des hébergements gérés par des privés, c’est vraiment décevant. Pourtant, c’est un des plus jolis camps d’Etosha et le wifi capricieux est gratuit ! »
Namutoni :
« Les chambres sont grandes et belles, avec une douche extérieure en plus ! Attention : l’entretien reste sommaire, comme dans tous les camps NWR. Le repas est mauvais, l’accueil exécrable. Pour le petit-déjeuner, le staff n’était pas prêt alors que tout le monde attendait depuis 15-20 minutes dehors, et rien, pas un mot d’excuse. On vient dans le parc pour voir les animaux, pas pour l’hébergement, mais tout de même. On conseille plutôt de camper ou alors de dormir en dehors. »
Nous n’y avons pas dormi, mais le camp d’Okaukuejo semble le mieux entretenu et celui qui offre le plus de services. Son point d’eau très bien aménagé est son atout fort. Il faut surtout choisir la bonne option dans les différents types d’hébergements proposés : privilégier les maisons modernes avec vue sur le point d’eau ! En revanche, en pleine saison touristique, vous aurez peut-être l’impression d’être dans un village vacances car il y a beaucoup, beaucoup de monde.
Sinon, Oliphant Camp, pour ceux qui ont la tente sur le toit, est un petit camp intimiste.
Pour en savoir plus sur les hébergements du camp, cliquez ici pour accéder au site officiel.
Quelques exemples de tours organisés 🚁
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