Exploration de la Moon Valley et de Spitzkoppe

Nous sommes en Namibie depuis une semaine maintenant, et ce pays n’a pas cessé de nous nous émerveiller par ses paysages somptueux. Et, si nous avons déjà pu admirer les dunes de Sesriem et de Sandwich Harbour, ou encore le massif du Naukluft, nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec la suite de notre parcours.

Lire notre billet précédent : Sandwich Harbour

Pour avoir un aperçu de notre voyage en Namibie dans son ensemble, cliquez ici. 🙂

La Moon Valley et la découverte des welwitschias

Notre journée commence par un détour par le garage. En effet, depuis notre arrivée à Swakopmund nous avions un pneu qui avait tendance à se dégonfler. Comme nous n’avions quasiment pas roulé avec notre véhicule, ce n’était pas flagrant. Mais ce matin au réveil c’est très net, le pneu est à plat. Heureusement, comme nous sommes en ville, il n’est pas compliqué de trouver le garage indiqué par notre loueur. En fait, il y avait une épine d’acacia dans le pneu qui a provoqué un petit trou. C’est assez classique car il y a des acacias partout dans le pays. Le pneu est réparé en un temps record et remis sur la voiture. Nous gardons notre roue de secours intacte, ouf ! 🚗

On serait même tenter de dire qu’on est chanceux que cette mésaventure nous soit arrivée en ville et non en plein désert…

Notre 4×4 est bien pris en charge dans le garage. Ici, les problèmes de pneu sont plus que fréquents !

Maintenant que nous avons un véhicule en parfait état, nous partons (un peu tard) vers la « Moon Valley » (ou Vallée de la lune), qui est située à proximité de Swakopmund et Walvis Bay. Pour y accéder, à partir de la route C28, il faut prendre la D1991 qui est comme une route touristique (mais avec très peu de touristes) où se trouvent plusieurs points d’arrêts bien indiqués. A ces arrêts, on peut admirer des curiosités comme du lichen et surtout profiter de superbes panoramas sur une vallée qui semble tout droit venir d’une autre planète ! Sur la D1991, il y a un croisement pour la route des Welwitschias : des plantes du désert pluricentenaires, voire millénaires pour certaines.

De beaux spécimens de welwitschias, perdus au milieu du désert

Vous trouverez facilement l’emplacement des 13 arrêts prévus sur cette route sur Maps.me, sous le nom de Welwitschia Drive Beacon numérotés de 1 à 13. A chacun d’eux est associé une particularité ou un panorama.

Sur la carte ci-dessus, la route commence à l’est, au croisement de la C28 et de la D1991, prend donc la D1991 en passant par la Moon valley et jusqu’aux welwitschias, puis revient sur la C28 plus au sud.

Voici dans le détail ce que vous pourrez observer.

• Arrêt #1 : on peut ici trouver du lichen ; l’expérience la plus courante consiste à verser de l’eau sur ces lichens pour les voir se déployer et changer de couleur
• Arrêt #2 : ici, vous trouverez le « dollar bush », une sorte de petite arbuste, endémique de la Namibie, dont les feuilles ressemblent à des pièces de monnaie (d’où son nom)
• Arrêt #3 : il serait possible d’observer ici d’anciennes pistes utilisées par le passé pour transporter des marchandises entre la côte et l’intérieur du pays… pas de grand intérêt selon nous
• Arrêt #4 : premier panorama sur la Moon valley et son paysage lunaire !
• Arrêt #5 : lichen, cf arrêt #1 – il existerait en fait différentes espèces de lichens dans la région
• Arrêt #6 : second panorama sur la Moon valley
• Arrêt #7 : on trouve ici des restes d’un camp militaire sud-africain datant de la Première Guerre mondiale – intérêt limité pour cet arrêt…
• Arrêt #8 : rien à voir ici, il faut juste prendre l’intersection vers la gauche…
• Arrêt #9 : ici, on peut observer un filon de dolérite – une roche magmatique issue de lave – coincé dans un massif rocheux
• Arrêt #10 : on traverse ici la vallée de la rivière Swakop et on peut donc trouver une végétation plus abondante, avec des acacias notamment – on peut même s’y arrêter le temps d’un pique-nique
• Arrêt #11 : on atteint le point d’orgue de cette route touristique avec la vallée aux welwitschias ; on en trouve des deux côtés de la route, entourées de cailloux formant un cercle et invitant les visiteurs à ne pas trop s’approcher de ces merveilles de la nature – des panneaux explicatifs sont également présents
• Arrêt #12 : on trouve ici ce qui serait le plus vieil exemplaire de welwitschia mirabilis, entouré de grillage afin d’assurer sa préservation face aux touristes – celui-ci aurait plus de 1 500 ans !
• Arrêt #13 : vous trouverez ici l’ancienne mine Von Stryk ; c’est une petite mine sans grand intérêt…

📝 Bon à savoir : tous les arrêts sont situés au bord de la route, il n’y a pas vraiment à marcher pour voir ces différentes curiosités. Prévoir environ 2h pour parcourir cette route et faire tous les arrêts. Il y a une cinquantaine de kilomètres entre le début de cette route et l’arrêt #12.

Les paysages lunaires de la « Vallée de la lune »

Il faut savoir qu’il est possible de faire une sortie dans la Vallée de la lune avec un guide afin d’avoir de plus amples informations. Dans le cas où vous ne prendriez pas de tour organisé, il est nécessaire d’acheter un permis afin d’être en règle lors de votre entrée sur cette route. A priori, il faut se rendre au Namibia Wildlife Resort sur Bismarck Street, à Swakopmund, pour obtenir ce permis. Une carte détaillée des lieux vous sera remise à cette occasion. En ce qui nous concerne, nous étions en retard et avons oublié d’acheter ce permis, mais nous n’avons croisé personne et cela n’a donc pas posé de problème…

Les « welwitschias », du nom du botaniste autrichien Friedrich Welwitsch qui les a « découvertes », sont des plantes qui sont capables de survivre dans des conditions extrêmes. Elles poussent en plein désert de sable ou de cailloux et récupèrent l’humidité de la brume océanique et la rosée du matin. Elles sont constituées de deux feuilles principales qui ne se renouvellent jamais mais s’allongent et s’abîment en plusieurs lambeaux au fur et à mesure des années. On les trouve principalement en Namibie vers la côté et au sud-ouest de l’Angola.

Un petit lichen qui s’ouvre dès qu’on lui verse de l’eau et un beau welwitschia plus que centenaire, mais encore « jeune »

Après la route des welwitschias, nous reprenons la D1991 pour rallier l’autoroute B2 qui part vers le nord en direction de Spitzkoppe.

Spitzkoppe ou le « Cervin de Namibie »

Il nous faudra presque 2h de route et de piste depuis la D1991, dans une région très vide, pour atteindre Spitzkoppe. On aperçoit parfois quelques huttes en bois ou en tôle mais ce ne sont même pas des villages à proprement parler. L’arrivée est saisissante car d’un terrain plat on voit surgir ce massif granitique !

Spitzkoppe est en fait le nom du massif montagneux qui fait la renommée de la région. Les formes extraordinaires créées par la roche et l’érosion font le plaisir des photographes. Après avoir payé le droit d’entrée (80 N$ par personne ainsi que pour le véhicule), on entre dans le parc avec son véhicule et un plan de la zone. Les points d’intérêts sont surtout l’arche et la piscine. On peut aussi voir des peintures rupestres très anciennes réalisées par les peuples nomades il y a plusieurs milliers d’années. Un guide local est disponible pour vous expliquer plus en détail la signification de ces peintures, moyennant une petite rétribution. 💰

Voici un plan des lieux – l’entrée du site se situe sur la D3716, à l’est. A noter que pour accéder à la partie nord, où on trouve le Spitzkoppe Lodge, il faut soit y dormir soit se faire accompagner par un guide pour aller voir les peintures et gravures du Golden snake. 🐍

La fameuse Arche de Spitzkoppe

Pour les plus sportifs et les fans d’escalade, l’ascension du Spitzkoppe peut se faire avec guide et si les conditions météo le permettent. Mais en raison de la paroi abrupte, il faut un très bon niveau.

Il est possible de camper dans le parc, car de nombreux emplacement sont prévus. Cela peut-être une excellente option si vous avez un 4×4 avec tente sur le toit et cela vous permettra d’admirer le coucher et le lever du soleil sur le massif. Pour plus de confort et avec un gros budget, le Spitzkoppe Lodge permet de dormir dans ce site unique dans un bungalow de luxe : compter autour de 500 euros la nuit. 😨

Des exemples de peinture rupestre : à gauche, celles du Small Bushman’s paradise 🦏, et à droite, le Golden snake

Après cette belle balade dans les rochers beiges et roses de Spitzkoppe, nous reprenons la route vers le nord pendant plus de 2h pour atteindre le massif du Brandberg. Cette montagne qui, vu du ciel, possède une forme de rond presque parfait, abrite le point culminant de la Namibie : le Königstein (2 573m d’atltitude). Le nom « Brandberg », mélange d’allemand et d’afrikaans, signifie « montagne de feu ». En effet, ce massif se pare d’une magnifique couleur rouge au coucher et au lever du soleil.

Nous dormons au Brandberg White Lady Lodge, le principal hébergement dans cette région très désertique du Damaraland. Le nom « White Lady » fait référence à la fresque de la « Dame blanche », la peinture rupestre du Brandberg la plus connue et qui a suscité beaucoup de spéculations sur son origine et sur l’identité de cette fameuse « dame blanche ». Aujourd’hui, certains pensent que ce serait plutôt une représentation masculine. 🤔

Depuis le Brandberg White Lady Lodge, il est possible d’aller admirer les peintures rupestres avec un guide en suivant des sentiers à pied. Il faut compter au moins 2-3h et nous n’aurons malheureusement pas le temps car nous arrivons en fin de journée.

A notre arrivée au White Lady Lodge, nous réservons notre excursion pour le lendemain matin pour les éléphants du désert 🐘, puis nous profitons de la piscine et d’un apéro sur les rochers pour admirer le coucher du soleil sur le massif. Il y a quelques spots très sympas juste au dessus du jardin. Pour la première fois depuis notre arrivée dans ce pays, nous croisons plusieurs familles de touristes, et quasi exclusivement des Français.

Quand on a beaucoup roulé péniblement sur les pistes de Namibie, la pause piscine est bien agréable

Le soir, nous dînons au restaurant du White Lady Lodge, au son des chants traditionnels de toute l’équipe du lodge. 🎙️

 

Où dormir ? 💤

Comme d’habitude en Namibie, si vous avez un 4×4 équipé avec tente sur le toit, vous pouvez camper facilement.

Nous avions choisi de dormir dans les chalets basiques du White Lady Lodge. Cela nous a couté 85 euros par personne en demi-pension (dîner et petit-déjeuner) ; rajouter une trentaine d’euros par personne pour l’excursion aux éléphants. Nous avons beaucoup apprécié l’emplacement. En revanche, par rapport à d’autres hôtels, la prestation est un peu chère pour la qualité. Mais il y a très peu d’hébergements dans la région et celui-ci est le plus couru. On peut aussi y camper pour un prix modéré.

Si vous êtes basés à Swakopmund ou Walvis Bay, jetez un œil à notre billet précédent pour voir nos recommandations d’hébergements.

Voici d’autres options possibles :

• Il existe de nombreux emplacements de camping à Spitzkoppe (mais pas d’eau courante) : réservations possibles par ici
• Spitzkoppe Lodge (pour gros budget !) ou le Okambishi’s Rest qui est une option à proximité de l’entrée de Spitzkoppe avec des chambres confortables à partir de 70 euros la nuit
• Enfin, le Brandberg White Lady Lodge qui offre différentes options : du camping, des chalets rustiques et des chambres plus confort. Quel que soit le type d’hébergement choisi, l’avantage est de pouvoir profiter de la piscine et de participer aux excursions pour voir les éléphants déserticoles (lire notre prochain billet sur ce sujet). Mieux vaut réserver en avance car l’endroit semble très prisé !

 

Quelques exemples de tours organisés 🚁

Si vous avez besoin d’un guide ou souhaitez simplement faire une excursion à la journée, par exemple au départ de Swakopmund ou de Walvis Bay, il existe des tours vous permettant de visiter la Moon valley ou Spitzkoppe.

 

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Lire la suite : le Damaraland, de Brandberg à Grootberg