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A la découverte du lac de Song Kul

Après une semaine de voyage en 🇺🇿 Ouzbékistan, nous nous réveillons à Tachkent pour prendre l’avion à destination de Bichkek, la capitale kirghize…

Pour avoir un aperçu de notre voyage au Kirghizistan, cliquez ici. 🙂

D’Ouzbékistan au Kirghizistan : notre transit en deux temps

Après plusieurs dizaines de contrôles à l’aéroport de Tachkent, nous montons dans notre petit avion de la compagnie kazakh Air Astana. Nous faisons un premier vol vers Almaty, au Kazakhstan, puis après une courte escale, on remonte dans un petit Embraer pour notre deuxième vol de 45 minutes qui nous permet de traverser une impressionnante chaîne de montagnes, les monts Trans-Ili Alataou. En arrivant au Kirghizistan par les airs, on voit qu’il y a surtout de la nature à perte de vue, mais très peu d’habitation ou de traces de vie. On se croirait en plein survol de Mars ! Près de la piste d’atterrissage, une tempête de sable nous accueille. 🌪️

Les douanes et les contrôles de passeport sont extrêmement rapides, contrairement à ce que nous avions vécu arrivant en Ouzbékistan. On apprendra plus tard que le régime politique et la bureaucratie sont très différents entre le Kirghizistan et l’Ouzbékistan. On retrouve rapidement notre chauffeur, Sandjar, qui nous emmène dans notre hôtel très sympa : le Asia Mountain 2. A noter que si vous n’avez pas de chauffeur à votre arrivée, un trajet en marchroutka (bus collectif) pour rejoindre le centre-ville ne devrait pas vous coûter plus de 50-60 soms (et dix fois plus en taxi privé, soit 5 à 6 euros).

Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, nous rencontrons notre guide, Zak. Nous voilà partis en 4×4, direction Kochkor. Le trajet est assez long, plus de quatre heures, avec un stop rapide pour manger des kebabs sur la route. En chemin, notre guide nous apprend beaucoup de choses sur le pays et sur le mode de vie kirghize aujourd’hui. Il nous explique notamment que les parents mettent beaucoup de pressions sur leurs enfants pour le mariage en raison de l’importance de la famille. Il évoque également les conséquences de la fin de l’URSS sur l’économie, la politique, la vie de tous les jours, etc. On lui pose beaucoup de questions et on a plaisir à échanger. Petit stop à Kochkor : c’est tout petit et très simple en termes d’architecture, beaucoup de briques et de tôles, mais c’est la quatrième ville du pays. Zak nous explique qu’il y a un décalage de richesse important entre le nord et le sud du Kirghizistan.

Puis nous nous dirigeons vers les routes de montagnes qui serpentent.

Song Kul : 48h en pleine nature et hors du temps

Les 50 derniers kilomètres sont de la piste. Nous croisons quelques maisons et fermes isolées : le berger à califourchon sur son âne surveille ses troupeaux qui broutent en liberté. Tout semble fonctionner comme au 19ème siècle. Sur la route, ça grimpe vraiment sec, parfois à plus de 20%. Heureusement, notre chauffeur Sandjar se débrouille très bien ! Négocier un croisement avec un camion transportant des animaux n’est pas simple. On arrive enfin au col où la vue sur les montagnes et la vallée est splendide ! Ensuite, nous descendons vers le lac qui apparaît immense ! Nous sommes à environ 3 000 mètres d’altitude et roulons parmi les troupeaux de vaches, brebis, chevaux, pour accéder à notre camp de yourtes. En revanche, aucun arbre à l’horizon. C’est un camp relativement touristique car deux familles s’occupent de gérer trois à quatre yourtes destinées aux touristes. Ils ont une tente pour préparer la nourriture, des toilettes sèches, et des yourtes pour leur propre hébergement. Le « Yurt stay » se généralise de plus en plus mais la saison est courte : les camps de yourtes ne se montent généralement pas avant juin et durent jusque mi-septembre.

song kul lac kirghizistan
song kul lac kirghizistan yourtes

Les paysages sont extraordinaires, le lac est dans une plaine très plate entourée de montagnes ⛰️

Nous sommes accueillis par un thé qui est pantagruélique : du chay (le thé),  des « cha-cha » qui sont un peu comme des bugnes lyonnaises, des carrés de pâte frite et sucrée, du pain, de la confiture et de la crème. On ne va pas mourir de faim ! L’occasion nous est aussi donnée de goûter le koumis, une boisson traditionnelle d’Asie centrale, très forte et légèrement alcoolisée, issue de lait fermenté de jument. C’est… surprenant dirons-nous. 😏

Nous partons ensuite faire un tour vers le lac. Le lieu est très plat, immense et assez désolé malgré les animaux et les yourtes. Quelques montagnes environnantes ont encore un peu de neige mais le sol est plutôt sec : nous sommes fin août, vers la fin de la saison des pâturages. On se sent totalement dépaysés, un peu hors du temps.

Les saisons se succèdent rapidement et un très bel arc-en-ciel se forme dans le ciel 🌈

Diner vers 19h30 sous la yourte, avec un « plov » qui se dit « pilaf » ici et l’incontournable chay. Décidément, on mange bien et beaucoup. Il y a un autre couple de Français à notre table, des randonneurs expérimentés de Grenoble qui sont venus passer trois semaines au Kirghizistan pour faire de la randonnée en haute montagne. On discute mi-anglais, mi-français, mi-kirghize. Une des femmes de la famille kirghize qui nous accueille, enceinte, vient se réchauffer auprès du poêle à charbon et donner à manger à son fils Adil qui doit avoir un an et demi. Il fait des grimaces et tout le monde le prend en photos.

song kul lac kirghizistan plov
repas yourte song kul kirghizistan
song kul lac kirghizistan
song kul lac kirghizistan enfant

Le fameux plov et de quoi se requinquer, y compris pour le petit Adil 

Après ce bon repas il est temps de préparer la yourte pour la nuit : la table est débarrassée et les femmes installent des matelas et de grosses couvertures sur le sol. Avec le poêle, on n’aura pas froid. La nuit est très fraiche, tout juste au-dessus de 0, notamment en raison du vent. Zak nous disait qu’à Song Kol il peut y avoir les quatre saisons en une journée et nous l’avons constaté : pluie, nuage puis soleil et arc-en-ciel en quelques minutes. La nuit tombe et nous pouvons voir de belles étoiles quand les nuages s’en vont. C’est l’heure du dodo. 😴

song kul yourte kirghizistan
song kul yourte kirghizistan

Le lendemain, nous nous réveillons vers 7h car le soleil se lève tôt et pointe par le sommet de la yourte, là où se croisent trois ou quatre bâtons de bois en deux fois. Le « tundunk », pièce au sommet de la yourte, est un symbole repris sur le drapeau kirghize.

On retrouve sur le drapeau kirghize un anneau rouge coupé par deux séries de trois ou quatre lignes, rappelant la structure visible au centre du toit des yourtes.

Nous partons faire une longue balade vers les montagnes qui entourent le lac. Nous croisons les troupeaux, des edelweiss, un ruisseau trop faible pour arriver jusqu’au lac et des petites grenouilles vraiment minuscules.

song kul edelweiss kirghizistan
song kul grenouille kirghizistan
song kul kirghizistan

Sur le retour, nous voyons ensuite pleins de petits poulains et petits moutons téter leur mère. C’est vraiment la vie « à la ferme ». Les ânes permettent d’aller chercher de l’eau au lac dans de gros bloc d’étain, et le matin il y a la traite manuelle des vaches. Il fait maintenant très beau, avec un petit vent frais. On admire le bleu presque turquoise du lac éclairé par le soleil. Nous avons droit à un déjeuner encore assez copieux, avec une soupe et des « mantis » et encore beaucoup d’autres choses. D’après Zak, il s’agit de repas normaux : au Kirghizistan tout le monde mange ainsi, mais comme tout est bio et fait maison, ils ne grossissent pas. 😉

song kul lac kirghizistan ane
song kul lac kirghizistan montagnes

Il fait frais mais beau, on en profite pour se balader sur cette plaine immense… 

Ensuite, c’est le moment de la rando à cheval. Un des chevaux se révèle assez lent car il n’obéit finalement qu’à son maître, un membre de la famille. Même Zak a du mal à le faire avancer, malgré les multiples « Tchooou » qui doivent être l’équivalent kirghize de « Allez ». C’est magique de chevaucher dans ce paysage superbe, au milieu des troupeaux. Les chevaux restent très dociles et trouvent eux-mêmes le chemin du retour. Nous trottons un peu, puis les rendons à leur propriétaire. Un cheval peut coûter entre 1 000 et 3 000$ selon sa force. Ils ne montent que les mâles afin que les femelles restent fertiles et mettent bas.

cheval song kul kirghizistan
cheval kirghizistan song kul

Première expérience à cheval 🐎, pas forcément toujours très facile… 🙂

On peut apercevoir quelques névés sur les montagnes de l’autre côté du lac

Le reste de l’après-midi se déroule tranquillement entre sieste et jeux de carte. Vers 19h, nous assistons au découpage d’un mouton, apparemment pour une occasion particulière. La peau est enlevée et les différents morceaux de viande sont découpés par les deux hommes des deux familles résidentes ici l’été. Les femmes regardent.

  • song kul lac kirghizistan cheval

Lors du dîner, nous apprenons que pour se marier au Kirghizstan, il faut que le marié (et sa famille) dépense beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent, entre 10 000 et 50 000$ selon la classe sociale. Le marié paye l’intégralité de la cérémonie pour les deux familles, et la mariée est sensée apporter environ l’équivalent en équipement pour la maison. Les relations entre les deux familles sont assez complexes, et encore aujourd’hui les traditions sont très fortes. La famille est le pilier le plus important, le reste (carrière, business, etc) vient après et ne peut résulter que d’une famille unie et forte. D’ailleurs, le terme « Tourmough », mot-à-mot « le poing fort », désigne la famille, car il faut être fort.

Nous avons cette nuit une yourte pour nous deux, avec une jolie décoration, de chaudes couvertures et un feu. C’est top ! 😀

 

Où dormir ? 💤

Il n’existe bien entendu par d’hôtel au lac Song Kul, perché à 3 000 mètres d’altitude, et il vous faudra plutôt réserver un tour organisé pour vous y rendre et y dormir dans une yourte avec les populations kirghizes.

Avant ou après cette excursion, vous dormirez peut-être à Bichkek, la capitale, où on trouve de nombreux hébergements à des prix raisonnables. Les options ci-dessous obtiennent toutes des notes supérieures à 9/10 sur Booking.com :

  • On trouve notamment des chambres tout à fait convenables pour une trentaine d’euros, en particulier le Bishkek House Apartement, parfaitement situé et à la décoration soignée, ou le Apartment with good view in the center, très beau également
  • Avec un cadre typique, le Navat Hotel vous séduira par son authenticité et ses belles boiseries, pour des chambres à moins de 100 euros ; des excursions vous seront aussi proposées
  • Enfin, pour un grand confort, le très bel Orion Hotel Bishkek (5 étoiles) propose des chambres autour de 150 euros la nuit

 

Quelques exemples d’activités 🚁

 

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