Notre guide complet pour Samarcande

Après une superbe visite de Khiva, notre première étape en Ouzbékistan, nous arrivons aujourd’hui à Samarcande, probablement une des cités d’Asie centrale les plus célèbres…

Lire notre billet précédent : Khiva

Pour avoir un aperçu de notre voyage en Ouzbékistan dans son ensemble, cliquez ici. 🙂

Samarcande : un patrimoine exceptionnel ! 🤩

Nous arrivons à Samarcande par le train de nuit à 5h25 du matin : il fait beau et frais. Nous commençons par prendre un taxi pour aller au Régistan afin d’admirer cette merveille d’architecture timouride avec les couleurs du soleil levant. Le site est encore fermé mais les grandes arcades des 3 médersas sont visibles depuis la route. Après une pause à l’hôtel pour déposer nos affaires et prendre une douche, on est d’attaque pour la visite des nombreux sites de la ville légendaire !

Pour votre visite de cette ville mythique, vous pouvez vous faire accompagner d’un guide ou rejoindre un tour organisé afin de bénéficier de nombreuses explications sur ses trésors.

Pour bien comprendre notre visite à Samarcande, vous trouverez ci-dessous une carte des principaux sites à y découvrir :

Samarcande est une ville plurimillénaire, probablement fondée par les Sogdiens autour du 7^ème siècle avant J.C. Comme ses voisines, elle fut le théâtre de nombreuses influence (grecque, mongol, musulmane, perse, turque, etc.), conquêtes et destructions, mais elle fut surtout une des plus grandes et prospères cités d’Asie centrale, d’abord du temps de la route de la soie, puis surtout au 14^ème siècle sous l’ère des Timourides (descendants de l’Emir Timur).

Nous commençons par Gour Emir, le tombeau de Tamerlan (l’Emir Timur) et sa famille. Daté du début du 16^ème siècle, il est magnifique d’extérieur comme d’intérieur.

Nous nous apercevons au fur et à mesure de nos visites que la plupart des monuments de Samarcande font encore l’objet d’une restauration. Le mausolée et la mosquée Bibi Khanoum (la femme préférée de Timur) ont notamment été reconstruits à l’identique après un tremblement de terre au début du 20^ème siècle. Des restaurations de la mosquée ont été entreprises par le pouvoir soviétique en 1974, et sont toujours en cours aujourd’hui.

La mosquée Bibi Khanoum. Au milieu, une photo du site avant restauration…

Le plan urbain de Samarcande a été revu pour attirer davantage les touristes. Il y a de grandes avenues bordées d’arbres et de fontaines, restes de l’héritage communiste, mais aussi de belles rues piétonnes reliant les principaux monuments avec beaucoup de boutiques de souvenirs flambant neuves. C’est par cette voie que nous atteignons la moquée Bibi Khanoum, très impressionnante par sa taille, moins par ses décors. Elle contient surtout un gigantesque porte-livre en pierre dans la cour, pour un Coran de taille considérable ramené lors d’une des conquêtes de Timur.

La vieille ville, la ville vivante est, elle, cachée derrière des portails et les ruelles se découvrent difficilement. Au marché Siab (le fameux « bazar »), nous achetons un « nan » de Samarcande (une sorte de pain rond très large, épais et copieux), la spécialité locale, et des fruits. Les épices sentent délicieusement bon. Le marché est le lieu idéal pour déjeuner rapidement et à peu de frais.

Après cette pause culinaire, nous visitons le Régistan. Le seul mot qui nous vient pour le décrire est « somptueux » 🤩 ! Tout est impressionnant en taille comme en richesse des décorations. Les volumes sont harmonieux, et les formes très géométriques contrastent avec l’abondance baroque des décorations murales.

La médersa Tilla Kari (en face sur la photo ci-dessus) est celle qui possède le dôme intérieur le plus orné, alors que la médersa d’Oulough Beg (à gauche) est celle qui a les motifs extérieurs les plus raffinés : motifs floraux, écriture arabe calligraphique, volutes et géométrie. La dernière médersa est la médersa Cher-Dor, décorée de deux magnifiques lions. Si la médersa d’Oulough Beg date du 15^ème siècle, les deux autres ont en fait été construites deux siècles plus tard, sur demande du Vizir Yalangtouch. L’ensemble n’en est pas moins splendide. Nous faisons beaucoup de photos puis repartons faire une sieste à l’hôtel : la chaleur est accablante ! ☀️

La médersa d’Oulough Beg : ce dernier semblait davantage intéressé par la construction de médersa que par celle de mosquées ou de mausolées, contrairement à son grand-père, Tamerlan

La médersa Cher-Dor (à gauche) et la médersa Tilla Kari (à droite)

A 18h, nous allons dîner vers le centre-ouest au fameux restaurant dansant Karimbek. C’est très copieux et excellent. Nous goûtons d’autres types de pain, du vin ouzbek et surtout leur délicieuse viande de mouton.

A noter que l’Ouzbékistan est le principale pays producteur de vin en Asie Centrale, et ce depuis plus de 2 000 ans, même si la production s’est principalement développée à la fin du 19^ème siècle sous l’empire russe. Pour en savoir plus sur les cépages et les vins ensoleillés ouzbeks, c’est ici et là.

L’animation commence à battre son plein vers 20h. Ce sont surtout des locaux qui sont au rez-de-chaussée et qui dinent et dansent au son de la musique variée, plutôt internationale. Le décor intérieur du restaurant est assez original avec des boiseries, des céramiques, des tentures et même quelques animaux empaillés. Une chouette adresse ! 📍

Pour notre deuxième jour à Samarcande, nous allons visiter la partie la plus à l’est de la ville : beaucoup de marche en perspective ! Nous commençons par la nécropole Chah-e-Zindeh, un ensemble de mausolées et mosquées dont la construction s’est étendue entre le 11^ème et le 15^ème siècle environ, et qui a fait l’objet d’un très important travail de restauration, comme en témoignent sur place des photos avant/après. La tombe-mausolée et mosquée la plus ancienne est celle de Kusam Ibn Abbas, cousin du prophète et grand prosélyte de l’islam en Asie centrale. A partir de ce lieu saint, les Timurides ont ensuite fait bâtir des mausolées pour honorer des membres de leur famille (la sœur de Timur par exemple) et des généraux de l’armée. Il est intéressant de constater les variétés de style selon les époques, dans les mosaïques et les dessins. Tous les bâtiments sont plus beaux les uns que les autres. L’intérieur est parfois sobre, et non restauré. Même si la plupart des éléments de terre cuite et majoliques ne sont plus d’origine, l’ensemble est saisissant et permet de nous projeter des centaines d’années en arrière. Attention, c’est un lieu de pèlerinage, aussi nous avons assisté à plusieurs lectures de prières et psaumes pendant la visite. Les travaux de restauration étaient toujours en cours lors de notre passage.

A proximité, nous passons devant la mosquée Khazret Khyzr (voir ci-dessous) : datée du 8^ème siècle et d’un tout autre style, elle est en fait l’une des plus vieilles du monde…

Nous marchons ensuite longuement (on vous conseillera de simplement prendre un taxi pour vous y rendre…), environ 45 minutes, pour arriver à l’observatoire d’Oulough Beg, petit-fils de Tamerlan. Il s’agit d’une colline-promenade très prisée des Ouzbeks, notamment pour les photos de mariage. La visite semble chère pour ce qu’il reste à y voir. Il faut dire que le site, détruit par des fanatiques religieux en 1449, a été ignoré pendant 500 ans. Ce qui est frappant, c’est le niveau de connaissance qu’avait ce roi en matière de science astronomique, ainsi que la précision mathématique à laquelle il était parvenu.

Nous rebroussons chemin en allant au parc très agréable près du tombeau du prophète Daniel : en effet, Tamerlan aurait ramené ses restes d’un de ses voyages en Perse. Il s’agit en fait d’une pierre tombale de 18 mètres, qui s’explique selon la légende parce que le corps de Daniel continue de grandir après sa mort.

Nous nous arrêtons également au musée d’Afrasiab où nous découvrons les superbes fresques de l’époque sogdienne, vers le 6^ème-7^ème siècle. Un film explicatif permet de mieux comprendre ce qui est dessiné et sa signification. On s’aperçoit que ce travail de restauration et de mise en valeur des fresques est sponsorisé et assisté par de nombreux pays, dont la France.

L’observatoire d’Oulough Beg (à gauche) et les fameuses fresques du musée d’Afrasiab (à droite)

Enfin, nous repartons vers Gour Emir pour prendre quelques photos avec la lumière couchante.

Nous retournons dîner au restaurant Karimbek tellement nous l’avions apprécié 🙂 Nous avons le même serveur que la veille qui parle extrêmement bien anglais et qui a la patience de nous expliquer les plats. Ce soir, nous goûtons du mouton et du « Dorma », un plat local en sauce avec des légumes garnis d’une farce de viande et de riz : poivrons, tomates, choux et feuilles de vigne. Une nouvelle fois, c’est très bon.

 

Où dormir ? 💤

Il est difficile de vous suggérer des hébergements pour Samarcande, tant l’offre est désormais développée, les prix bas et l’accueil tout à fait plaisant. Voici tout de même quelques propositions, tous avec des notes supérieures à 9/10 sur Booking.com… :

• Tout petit budget mais emplacement parfait : le Registan Hostel vous propose des lits en dortoir dès 10 euros la nuit…
• Très central aussi, le Sherzan House jouit d’excellents avis, le tout pour une trentaine d’euros la nuit
• Registon Saroy Hotel, un magnifique établissement proposant des chambres doubles pour moins de 50 euros
• Enfin, le Platan, un peu plus onéreux, vous proposera des prestations plus haut de gamme

 

Quelques exemples d’activités 🚁

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