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Khiva : premier émerveillement en Ouzbékistan

Nous débutons notre parcours en Ouzbékistan par la ville de Khiva. Initialement établie dans une oasis, Khiva a traversé les siècles malgré les influences ou dominations de diverses puissances (perses, arabes, mongols, etc.) : elle fut notamment détruite par Gengis Khan en 1220. Ville de la route de la soie par excellence, elle correspondait au dernier point de ravitaillement avant la traversée du désert qui menait ensuite vers la mer Caspienne.

Pour avoir un aperçu de notre voyage en Ouzbékistan dans son ensemble, cliquez ici. 🙂

Itchan Qala : visite de la vieille ville de Khiva

Arrivée à 5h du matin à l’aéroport international d’Ourguentch qui est flambant neuf mais très vide. Nous sommes passés par la compagnie russe Aéroflot et entre Saint-Pétersbourg et Ourguentch nous étions les seuls étrangers. Nous mettons plus de 2h30 pour quitter l’aéroport à cause des nombreux contrôles : passeports, douane, papiers en russe et en anglais à renseigner. Nous avons ensuite des difficultés avec notre look de touristes à négocier un tarif de taxi pour faire le trajet Ourguentch-Khiva car les tarifs proposés sont plus que le triple que ce que nous avions lu sur des guides et des blogs. Finalement, face à des chauffeurs inflexibles, on accepte un tarif de 20 USD (ce qui est vraiment beaucoup) et le chauffeur nous propose de nous aider à changer nos dollars en soum ouzbeks au marché noir. Il commence donc par nous déposer dans une maison de la zone résidentielle d’Ourguentch. Nous en ressortons avec une liasse de billets car au marché noir le taux est de 4500 UZS = 1 USD… alors que le taux officiel est 2500 UZS = 1 USD. Cela compense largement le prix élevé du taxi ! En fait, le soum ouzbek  n’est pas convertible en dehors du pays, et comme les autorités ont tendance à surestimer sa valeur, le développement du marché noir est devenu florissant, notamment dans les lieux touristiques. Après plus de 30 minute de trajet, on arrive au nord de la vieille ville de Khiva. On dépose nos bagages à l’hôtel et nous partons découvrir ce bijou d’architecture.

Nos liaisses de billets ouzbeks ! 💵

Historiquement, Khiva devint la capitale du Khanat de Khiva à la fin du 16ème siècle, en lieu et place d’Ourguentch, au moment du déplacement du cours de l’Amou-Daria, fleuve se déversant dans la mer d’Aral. D’abord prospère de par sa position stratégique, s’étendant même jusqu’à la mer Caspienne et sur tout le Turkménistan actuel, le Khanat subit ensuite de multiples assauts. Après une défaite militaire en 1873 face à la Russie, qui cherche à l’époque à étendre son influence en Asie centrale au 19ème siècle, le Khanat est amputé d’une partie de son territoire et placé sous la protection des Russes. En 1920, sous l’impulsion des révolutions russes, les derniers Khans sont chassés du pouvoir et le Khanat devient alors une République soviétique populaire. Quelques années plus tard, elle sera dissoute au sein des républiques ouzbèke et turkmène de l’URSS.

Panorama Itchan Qala Khiva

Il est tôt, aussi nous commençons par la visite de l’Itchan Qala (ou vieille ville, cf. panorama ci-dessus, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO), ceinte de ses forteresses en terre et paille. Le panorama nous semble irréel et magique : on se croirait au 18ème siècle si on excepte les stands pour touristes et les fils électriques. Avec ce mélange de petites maisons ocres et de bâtiments aux céramiques bleues blanches et vertes, la vue depuis les toits est splendide !

L’artisanat de Khiva est très élaboré, notamment le travail de sculpture des portes et colonnades de bois, mais aussi la soie et les métaux.

portes Nord Itchan Qala Khiva
portes Itchan Qala Khiva
remparts Itchan Qala Khiva

Les portes pour accéder à la vieille ville sont joliment décorées, les remparts sont impressionnants !

artisanat tapis Khiva
artisanat Khiva soie

L’artisanat local est encore vivace à Khiva, notamment la confection de tapis ou la production de céramiques 

Nous explorons la ville et ses multiples musées dans les anciennes médersas, et grimpons en haut du plus haut minaret d’Ouzbékistan, le minaret Islam Khodja. Construit au début du 20ème siècle, il atteint 45 mètres de hauteur et on peut y monter pour admirer la vue. Il est cependant moins impressionnant en largeur que la tour ressemblant à première vue à un gros vase de céramique, le minaret Kalta Minor, dont les travaux ont été stoppés à la mort de son commanditaire au 18ème siècle : il aurait dû atteindre 70 mètres de haut ! Il n’en fait que 29 aujourd’hui, néanmoins son diamètre et la richesse de ses ornements en font le symbole de la ville.

minaret Islam Khodja Khiva
Vue minaret Islam Khodja Khiva
Kalta Minor Itchan Qala Khiva

Le minaret Islam Khodja (à gauche), la vue depuis le haut de ce dernier, et enfin le célèbre minaret Kalta Minor (à droite)

La majorité des édifices de la vieille ville ont moins de 200 ans mais tous semblent quasiment intacts. Parmi les sites d’importance on notera le Tach Khavli (ancien lieu de résidence des Khans), le Mausolée de Pakhlavan Mahmoud et les différentes médersas qui sont à ne pas rater. La mosquée Djouma, vieille de plus de deux siècles, conserve encore de magnifiques boiseries. Pour ceux qui souhaiteraient se faire assister d’un guide lors d’une visite à Khiva, sachez que le site Viator propose des excursions à la journée.

Mausolée de Pakhlavan Mahmoud
Mausolée de Pakhlavan Mahmoud

Le Mausolée de Pakhlavan Mahmoud, célèbre guerrier et poète perse du 13 et 14ème siècle

Palais Tach Khavli Khiva
médersa Itchan Qala Khiva
médersa Itchan Qala Khiva

Le Palais Tach Khavli (à gauche) et différentes médersas (anciennes écoles coraniques)

Pour vous y retrouver au milieu de ces nombreux sites d’intérêt, vous trouverez sur ce site un plan détaillé de la ville ainsi que de nombreuses explications sur l’histoire de Khiva.

Nous goutons des spécialités locales : les « mantis », des raviolis à la viande servis avec une sauce au yaourt, accompagnés de la boisson nationale, le « chay ».

Le célèbre philosophe et médecin Avicenne, né à Boukhara, résida à Khiva au 11ème siècle.

Le lendemain, nous commençons par un petit-déjeuner extrêmement copieux : du pain (« nan »), des confitures locales et du miel, des fruits de saison, notamment du délicieux melon, des omelettes et des crêpes. Bref on fait des réserves pour la journée ! Ensuite nous faisons un tour au marché qui regorge de fruits et légumes, fruits secs, céréales (blé, riz, maïs), du cochon (tous les morceaux sont exposés), de la volaille, des pains, du fromage, mais aussi des fritures et des brochettes. Au-delà de la partie alimentation, nous pouvons aussi trouver du tissu, des gamelles, des produits nettoyants, des appareils électroménagers… Un hypermarché local à ciel ouvert !

Khiva boucherie marché
marché Khiva
marché Khiva

Dans l’après-midi, nous prenons un taxi collectif depuis la porte nord de Khiva pour aller à la gare (« Vokzal ») d’Ourguentch afin de prendre le train.

Ce qui nous a fait sourire : pour les taxis et automobilistes ouzbeks, il n’existe pas de système « coyote » pour détecter les policiers sur la route, mais ils utilisent le système D avec les téléphones portables. Ainsi, notre chauffeur savait exactement quand ralentir avant d’appuyer sur l’accélérateur de plus belle, et prévenir ses amis de la position récente de la police.

La gare au style architectural soviétique est imposante et très policée mais plutôt vide. Il y a peu de trafic. Les infrastructures semblent trop grandes pour l’activité réelle du pays.

Nous montons dans le train dans notre cabine Deluxe privative, avec une table et 2 couchettes. Le train fait un peu vieux car ce sont des wagons de l’époque soviétique, mais le confort est là : les draps sont fournis, tout comme les coussins et le chay ! Nous traversons le désert pendant de longues heures, un mélange de sable et de végétation basse. On a pu voir quelques yourtes et des troupeaux sur la route. Par chance nous apercevons rapidement deux renards des sables avant que la nuit ne tombe. 🦊

gare Vokzal Ourguentch
train Khiva couchette

 

Où dormir ? 💤

L’Ouzbékistan est un pays bon marché, et l’hôtellerie ne fait pas exception à la règle. Vous trouverez aisément des hébergements pour moins de 30 ou 40 euros la nuit. En ce qui nous concerne, nous avions dormi au Qosha Darvoza (environ 30 euros la nuit). Cet établissement ouvrait tout juste lors de notre venue mais nous en gardons un excellent souvenir pour l’accueil qui nous avait été réservé. Il est conçu sur le modèle des maisons ouzbèkes avec une grande cour intérieure qui dessert toutes les pièces. Les chambres sont top !

Vous trouverez ci-dessous quelques autres options repérées pour leurs excellentes notes sur Booking.com :

 

Quelques exemples d’activités 🚁


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