Visiter Boukhara en deux jours
Ayant déjà visité Khiva et Samarcande, et surpris de la grandeur, de la quantité et de la beauté de ces deux premières haltes, nous nous demandons quelles surprises nous réserve cette troisième étape : Boukhara.
Lire notre billet précédent : SamarcandePour avoir un aperçu de notre voyage en Ouzbékistan dans son ensemble, cliquez ici. 🙂
Boukhara, ancienne capitale d’Asie centrale
Nous avons un train dans l’après-midi pour le trajet Samarcande-Boukhara 🚆. La gare est encore plus grande et impressionnante que celle d’Ourguentch, et toujours avec les mêmes règles très strictes de sécurité : bagages, billets et passeports contrôlés. On sent qu’il y a pas mal de trafic, notamment des trains pour St-Pétersbourg et Volgograd. Il y a beaucoup de touristes dans la gare. Notre wagon est de 2ème classe et reste très confortable : l’aspect vieillot des trains soviétiques mais beaucoup d’espace. Tous les Ouzbeks ramène des nans avec leurs bagages, et on peut même regarder la TV ouzbèke. Le trajet est un peu long et ennuyeux malgré sa courte durée de 3h.
Vous trouverez ci-dessous un plan des principaux sites à parcourir à Boukhara.
A noter que le site de Tchor Bakr se situe à l’ouest de la ville, à environ 10 kilomètres : prendre un taxi pour vous y rendre. D’autres sites dans la ville même, tels que la médersa Madar-i Khan ou encore les souks, pourront aussi vous intéresser.
Nous arrivons à Boukhara en début de soirée et notre hôtel (voir ci-dessous, section Où dormir ?) est en plein centre, juste en face de la place Liab-i-Haouz.
La ville est globalement coupée en deux, entre la vieille ville, essentiellement piétonne, avec beaucoup d’hôtels, de restaurants, de cafés et de boutiques pour touristes, et la ville moderne, qui elle a très peu de charme. Le centre est vraiment mignon et très préservé, mais pour la première fois nous avons le sentiment d’être entourés de touristes, avec pas mal de groupes et notamment des Français. On sent une certaine vie de quartier car les Ouzbeks flânent le soir dans les parcs et sur la place Liab-i-Haouz, pour un moment dégustation de glace ! On voit partout des stands de vendeurs de glaces. 🍦
On trouve sur cette place un bassin et plusieurs édifices formant le fameux complexe Liab-i-Haouz :
- La médersa Nadir Divan-Begui, qui devait initialement servir de caravansérail mais fut finalement inaugurée en tant que médersa en 1622
- Le Khanqah Nadir Divan-Begui, daté de la même époque que la médersa du même nom
- La médersa Koukeldach, la plus grande de la ville, datée du 16ème siècle et aujourd’hui transformé en musée en hommage à l’écrivain soviétique Sadriddin Aini, auteur d’un recueil de nouvelles intitulé Boukhara
- La statue de Nasr Eddin Hodja sur son âne, philosophie du 13ème siècle originaire de Turquie et symbole de la culture musulmane
Le lendemain, on démarre nos visites en partant vers l’ouest. Nous passons devant la mosquée Magok-i-Attari, d’un tout autre style que ce que nous avons pu voir jusque-là. En effet, celle-ci est beaucoup plus ancienne : construite sur les fondations d’un temple zoroastrien entre les 9ème et 10ème siècles, elle serait l’une des plus vieilles d’Asie centrale ! Elle résista aux invasions mongoles et connue plusieurs épisodes de restauration, et certains pans furent redécouverts en 1935 seulement.
Nous poursuivons notre balade dans la vieille ville qui est assez petite et donc facilement accessible à pied. Nous traversons les coupoles des marchands, qui ne sont qu’un pâle souvenir des bazars d’antan, maintenant que les souvenirs pour touristes ont pris le dessus.
Le souk Toqi Telpak Furushon
On passe non loin de là devant le complexe Khoja Gaukushan avec sa médersa et son minaret. Le style de Boukhara est bien plus ancien que les architectures de Khiva et Samarcande. La brique domine ici, plus que les carreaux de céramique qui sont apparus après. L’ensemble des bâtiments permet vraiment de se représenter la vie à l’époque où Boukhara était un khanat puissant.
Puis nous arrivons à la mosquée Kalon, une des plus anciennes et des plus imposantes d’Asie centrale. Elle fut plusieurs fois détruite et reconstruite au cours du temps. Mais ce qui attire le plus le regard, c’est bien évidemment son grandiose minaret, le minaret Kalon, haut de 48 mètres et vieux de près de 900 ans. A proximité, on découvre la médersa Mir-i Arab et ses superbes dômes. Ces trois édifices forment le complexe Po-i-Kalân, un des plus impressionnants du pays.
La médersa Mir-i Arab (en haut), la cour de la mosquée Kalon (en bas) et le minaret Kalon, visible en bas à gauche
Les motifs géométriques réalisés en terre cuite sont superbes, surtout qu’ils ont à peine été restaurés, tel qu’en témoigne le mausolée des Samanides, aussi appelé tombeau d’Ismaïl, chef d’oeuvre de l’architecture islamique, longtemps sous terre et redécouvert seulement dans les années 1930. Nous prolongeons ensuite notre chemin avec le mausolée Tchachma Ayyoub.
Le mausolée des Samanides, à gauche, et le mausolée Tchachma Ayyoub, à droite
Le soir, nous dinons sur une belle terrasse près de la place principale au restaurant Chayxana Chinar. Nous goûtons des brochettes et du lagman, sorte de nouilles avec du bœuf et des légumes dans une sauce légèrement épicée. C’est délicieux ! On se régale et on profite du calme en arrivant tôt. 😋
Le fameux lagman, au centre, et quelques mantis, à droite
Il faut dire que la place centrale Liab-i-Haouz est très animée le soir, notamment avec les restaurants et cafés qui la bordent.
Impressionné par la taille du minaret Kalon, Gengis Khan aurait demandé à ses hommes, qui détruisaient la ville, d’épargner l’édifice.
Gros, très gros petit-déjeuner le lendemain matin ! Est-ce uniquement pour les touristes ou bien est-ce que les Ouzbeks mangent eux aussi autant au quotidien ?
Après avoir digéré un peu, nous allons voir l’Ark, la citadelle fortifiée. Elle contient une mosquée, des appartements royaux et des prisons et autres pièces à usage d’habitation. Petite ville dans la ville, elle a été occupée par le dernier Khan jusqu’en 1920. Aujourd’hui, de nombreuses salles sont devenues des musées sur l’histoire de Boukhara et de la région : depuis le premier peuplement en passant par l’époque sogdienne, les Timurides, les Khans et les Tsars. Il y a quelques beaux témoignages de la vie à l’époque des Khans, entre oasis et l’influence nomade.
Le mur d’enceinte de la citadelle Ark (à gauche) et la mosquée Bolo Haouz (à droite)
Non loin de là, on peut apercevoir la mosquée Bolo Haouz, superbement peinte et possédant de magnifiques colonnes de bois. La mosquée Baland peut aussi valoir un détour pour ses boiseries.
Plus à l’est, nous nous dirigeons ensuite vers la médersa Abdullah Khan, du nom du khan qui s’empara de la ville à la fin du 16ème siècle. A côté se trouve la médersa d’Oulough Beg.
La médersa Abdullah Khan (à gauche) et la médersa d’Oulough Beg (à droite)
Après avoir repris des photos de la grande mosquée Kalon, nous repartons faire une pause à l’hôtel car il commence à faire très chaud. Entre-temps, nous faisons quelques emplettes souvenirs au bazar.
On trouve de nombreux vendeurs et artisans dans la ville de Boukhara : une bonne occasion de faire le plein de souvenirs 🙂
En fin de journée nous nous perdons dans les ruelles de l’ancien quartier juif, au sud de la place Liab-i-Haouz. Nous faisons le plein de provisions dans une petite épicerie pour acheter eau, nan et pâtisseries locales. Puis, nous allons à Tchor Minor, qui est bien caché parmi les ruelles est. Le bâtiment est mignon, mais peu impressionnant. Les 4 tours représenteraient 4 villes : Damas, Bagdad, Boukhara et Samarcande. L’intérieur du bâtiment ne présente pas grand intérêt : il est tout petit et a été transformé en boutique.
Où dormir ? 💤
Tout comme pour Samarcande, il est facile de trouver de nombreux logements abordables et comfortables. Nous avions dormi au Hotel Fatima Boutique, en plein coeur de Boukhara, pour environ 40 euros : c’est une bonne adresse et on vous recommande leur extraordinaire petit-déjeuner. D’autres options sont évidemment possibles, telles que :
- Dervish Hotel, pour les très très petits budgets (dès 6 euros le lit en dortoir)
- Le Xadijam Hotel, avec bar, terrasse et à la très belle décoration pour environ 30 euros la chambre double
- Enfin, pourquoi ne pas jeter un oeil au Usman Heritage Hotel, qui semble très apprecié par les voyageurs de passage à Boukhara ?
Quelques exemples d’activités 🚁
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